17 octobre 2005

Adieu Pa Jin 巴金再见 ! Here's to you

Ba Jin 巴金 (également transcrit Pa Kin) vient officiellement de mourir à Shanghai (17 octobre 2005).
Maintenu en vie pour la gloire de la Chine plus que pour son bien-être ou celui de sa famille dans un hôpital de Shanghai, Ba Jin et sa famille sont aujourd'hui délivrés du poids qui pesait sur eux. Après avoir été soigné pendant de longues années pour une forme de maladie de Parkinson, il est mort d'un cancer âgé de près de 101 ans, à Shanghai où il a vécu la plus grande partie de sa vie.

Son passé anarchiste 无政府主义 ne lui a jamais été pardonné pendant la révolution culturelle 文化大革命, même après qu'il eut remanié toutes ses œuvres d'avant 1949.
C'est en tout cas le dernier grand écrivain chinois d'avant l'avènement du communisme qui s'en est allé !

J'ai commencé à écrire pour mon propre salut. Ba Jin

Carte d'identité

Né le 25 novembre 1904 à Chengdu 成都 dans le Sichuan 四川
Vrai nom, LI Yaotang 李尧棠 ; Nom personnel : Feigan 芾甘
Pseudonymes principaux : Peigan 佩竿, Yuyi 余一, Wang Wenhui 王文慧.
Début 1927, vient étudier en France. C'est là qu'il achèvera le roman Destruction 《灭亡》 et qu'il commencera à utiliser le pseudonyme de Ba Jin 巴金 (première syllabe de Bakounine 巴库宁 et dernière syllabe de Kropotkine 克罗波特金) ou, selon une autre version, de la première syllabe ba 巴 du nom d'un de ses camarades de cours qui s'est suicidé pendant son séjour en France nommé Baranpo, et le Jin 金, lui aurait été suggéré par un camarade Russe étudiant en philosophie.

Titres honorifiques : Président de l'association des écrivains chinois 中国作家协会主席, vice-président de la chambre basse du Parlement 中国全国政协副主席, Monument de la littérature chinoise 中国文坛巨匠.

Hommage

« Here's to you »
(Paroles : Joan Baez, Musique : Ennio Morricone)

Here's to you, Nicola and Bart
Rest forever here in our hearts
The last and final moment is yours
That agony is your triumph


À lire :

15 octobre 2005

Les charters sans queue ni tête

expulsionsLes expulsions inconsidérées, les refus de visa non fondés, voire irresponsables, les refus de cartes de séjour totalement illogiques… Autant de situations intolérables, sous prétexte de lutte contre le terrorisme, se multiplient dans un pays où règne, paraît-il, la justice.
Merci de prendre quelques instants pour signer et faire circuler la pétition afin que Monsieur Pan, père de deux enfants dont un né en France, l'autre né en Chine, tous deux scolarisés à Paris, puisse revenir en France.
Il a été réexpédié en Chine après six ans de résidence en France sans réel motif, si ce n'est la volonté de bouter un maximum d'étrangers hors de France, sans distinction et sans qu'il soit tenu compte d'aucun des droits les plus élémentaires.

Vous pouvez télécharger le texte de la pétition et le communiqué sur le site de la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves) de Paris : « Action en faveur de M. PAN, papa de Claire à la maternelle Olivier Métra 20e et de Chenjie scolarisé au collège Françoise Dolto 20e » (documents PDF). Il est à noter que les deux associations de parents d'élèves de l'école sont au coude à coude dans ce combat !

Il paraît que la pétition est également disponible sur le site du Réseau Éducation sans frontières, mais je ne l'y ai pas trouvée. C'est à eux en tout cas que j'ai emprunté le dessin ci-dessus, signé « Tignous ». Merci.

Deux journalistes français indésirables à Chengdu (info RSF)

Visa refusé pour deux journalistes français 游两位法国记者止步

M. Jean-Claude Buhrer, ancien correspondant du journal Le Monde auprès des Nations unies, à Genève, et Claude B. Levenson, également journaliste et écrivain, spécialiste du Tibet 西藏, se sont vu refuser un visa de tourisme par l’ambassade de Chine à Bangkok 曼谷, alors qu’ils souhaitaient se rendre à Chengdu 成都. Le consulat a laissé sous-entendre que ce refus était sans doute imputable aux “activités” des deux journalistes.

Reporters sans frontières dénonce cette décision qui rappelle que les journalistes étrangers, notamment ceux qui s’intéressent au Tibet, ne sont pas les bienvenus en Chine. « Le simple fait d’être journaliste et d’avoir écrit sur les droits de l’homme et le Tibet a visiblement été suffisant pour justifier un refus de visa touristique. Après plus d’une dizaine de visites dans des provinces de Chine et au Tibet entre 1984 à 2000, nous ne nous attendions pas à un tel refus », a déclaré Jean-Claude Buhrer.

En 2003, le journaliste avait rédigé un rapport pour Reporters sans frontières sur les dysfonctionnements de la Commission des droits de l’homme des Nations unies, une institution souvent manipulée par la Chine pour masquer les violations des droits de l’homme dans le pays.

Source : Reporters sans frontières (无国界记者), 14 octobre 2005

13 octobre 2005

Nouilles peu fraiches… Italiennes ou chinoises ?

Un bol encore plein de nouilles d'une longueur de 50 cm, vieilles de 4000 ans, vient d'être découvert dans le Qinghai 青海.
Ces nouilles, faites de deux variétés de millet locales (Sorgho entier ou millet à balai 黍 et millet sétaire 粟), remontent probablement à la fin de la « culture de Qijia » 齐家文化 — fin du néolithique.


Cette culture a probablement disparu suite à une inondation :
  • le bol de nouilles a été découvert retourné à l'envers sous trois mètres de sédiment ;
  • en 2000, un groupe de squelettes avait été découvert sur ce site. Ils étaient regroupés dans ce qui semble être une « cuisine-salle à manger », ayant probablement été surpris au milieu de leur repas par un événement soudain de nature encore inconnue (probablement inondation).
Les chercheurs chinois ont décidé d'essayer de refaire des nouilles de millet à l'identique…

En tout cas, ils n'ont pas manqué de souligner que cette découverte relance le débat sur la carte d'identité des nouilles… Alors, italiennes ou chinoises ?


Sources : « Pasta the due date », The Globe and Mail from Associated Press, 12 oct. 2005.

10 octobre 2005

Ricci-Lefeuvre (Merci Monsieur Haski !)

Ricci-Lefeuvre: « J'avais publié un portrait du père Lefeuvre dans le “cahier Livres” de Libé du 17 janvier 2002, dans le cadre d'un dossier sur la sortie du Grand Ricci. Je vous le livre intégralement (et gratuitement!).
« La longue marche du Grand Ricci. Rencontre avec Jean Lefeuvre, l'homme qui déchiffrait les carapaces de tortues ». Taipei envoyé spécial.

À Taipei, on peut trouver le père Jean Lefeuvre dans son refuge débordant de livres de l'école de langue Aurora : le nom même de la grande université jésuite de Shanghai fermée par le pouvoir communiste après 1949. À 80 ans, bon pied bon œil, mais pas bonne oreille, le père Lefeuvre est devenu l'une des mémoires vivantes de l'aventure jésuite en Chine, et donc de l'histoire du dictionnaire Ricci. « Sans Yves Raguin [mort en 1998, ndlr] et Jean Lefeuvre, il n'y aurait pas de Grand Ricci », commente le père Vermander, directeur de l'Institut Ricci de Taipei.
Jean Lefeuvre est arrivé à Pékin en 1947, à l'âge de 25 ans, comme jeune jésuite étudiant. Il s'est inscrit en philosophie à l'université de Pékin, alors sous le pouvoir du Kuomintang. Six mois plus tard, les communistes prenaient la capitale du Nord. « Premier semestre, l'ancien régime, second semestre, le nouveau régime. J'ai assisté de l'intérieur à la manière dont ils ont pris le contrôle », explique-t-il, l'œil pétillant comme si ça s'était passé hier. »
[…] suite sur le blog d'origine.


NB. Tout est intéressant sur ce blog de Pierre Haski à qui je tire mon chapeau pour son abnégation vis-à-vis des commentaires souvent très affligeants !… — mais ce sont les risques des blogs. En tout cas, il n'omet pas de rectifier le tir lorsque cela est nécessaire.